Quelque part dans le village [Libre]

Maintenant à pied, tenant la bride de mon cheval, j'arpentais lentement les rues, mon regard se posant sur les chaumières qui parsemaient les chemins. Je me demandais bien si je rencontrerais bientôt l'elfe qui nous avait ramené jusqu'au château, Serena et moi le jour de notre retour. Juste pour pouvoir prendre des nouvelles de celui-ci, savoir comment allait les affaires, etc.

Puis, une fillette qui passa en courant devant moi changea mes pensées. Fascinée par ma monture, elle s'était arrêtée devant moi, ses grands yeux verts remplis d'étoiles émerveillement.

"Christine!", appela la voix d'un jeune garçon qui ne devait pas être âgé de plus de dix ans, "Reviens ici tout de suite sinon je vais le dire à maman!"

Un sourire aux lèvres, je jetai un coup d'oeil à la fillette, qui semblait hésiter.

"Tu devrais écouter ton frère.", conseillais-je d'une voix douce, ce qui eu pour résultat l'acquiescement de Christine, comme son frère venait de l'appeler.

Me redressant, je les regardai partir tous les deux. Comme j'étais heureuse à cet âge-là...à ce moment, je ne pensais qu'à jouer avec Serena et Klen...puis, nous avions vieilli et nous nous étions éloignés les uns des autres à cause des entraînements...de l'amour...et notre isolement, à Serena et à moi, n'avait pas vraiment aidé non plus...

Poussant un soupir, je continuai mon chemin en essayant de me changer quelque peu les idées.

Slors que les souvenirs remontaient lentement à la surface, je déambulais dans les rues bondées de ce merveilleux royaume qu'était Émeraude. Rien ne semblait avoir changer depuis mon départ, sauf les gens. Parce que les gens, tout comme moi, avaient vieillis. J'étais heureux de me retrouver dans ce royaume que j'aimais tant. De tous les royaumes que j'avais visité, celui d'Émeraude était mon préféré, du moins, l'un de mes préférés.

"Yohan!"

La voix, jeune, énergique et étrangement familière, me tira de mes rêveries. J'aperçus devant moi une joli fillette qui courrait dans ma direction, les bras tendus vers moi, suivit d'un garçon. Je reconnus immédiatement Christine et alec, bien qu'ils eurent énormément grandis depuis la dernière fois où je les avais vu. Je posai un genou au sol pour pouvoir les accueillir dans mes bras et les serrer avec affection.

"Tu es revenu!"

se réjoui Alec, un large sourire aux lèvres, légèrement essoufflé par sa petit course. J'hochai doucement de la tête en riant puis lui ébouriffai les cheveux.

"Ne te l'avais-je pas promis?"

Alec hocha vivement la tête, visiblement heureux que je sois de retour. Et comme je le pensais, Christine lança joyeusement:

"C'est maman qui va être contente!"

Un doux sourire étira mes lèvres à cette pensée. Elle m'avait tellement manqué, Mary...Ils m'avaient tout les trois terriblement manqué! Christine prit ma main et me tira vers l'avant, retournant d'où elle venait...allant droit sur une jeune femme qui tenait, par la bride, un magnifique cheval.

"Chris! N'embête pas encore la dame!"

s'écria son frère, tentant d'être autoritaire. Mais la fillette fit la sourde oreille et s'arrêta devant la jeune femme une fois de plus, lui bloquant de nouveau la route.

"Regarde Yohan! il est beau le cheval, non?"

fit-elle, émerveiller, sans se gêné, pointant de son petit doigt la monture. Embarassé, je m'emparai de son autre main, ne pouvant pas, pourtant, détacher mes yeux de la jeune femme...Finalement je regardai la petite.

"Christine, voyons, on ne pointe pas du doigt comme ça! C'est pas poli! Veuillez l'excuser, Lady...."

Christine s'excusa rapidement en baissant les yeux. Je passait ma main dans ses sombres cheveux et elle releva ses yeux sur moi avec un air piteux.

"Aller, rentrez tout les deux maintenant avant que votre mère ne s'inquiète! Je passerai plus tard dans la soirée..."

Les enfants hochèrent la tête puis partirent en faisant la course jusqu'à leur maison, situer plus loin. Je les regardai un moment, un sourire léger sur les lèvres, amusé. Je finis par reporter mon regard sur la jeune femme, la magnifique jeune femme devant moi. Puis, je réalisai que je lui bloquait toujours le passage, je m'empressai donc de me tasser légèrement pour lui laisser le chemin libre.

"Encore désolé pour ce dérangement..."

fis-je en lui adressant un doux sourire qui trahissait mon embarras.

Je n'avais pas fait trois pas que j'entendais de nouveau les voix des enfants. Apparement, d'après leurs paroles, ils venaient de retrouver quelqu'un qui leurs avait manqué. Comme je commençais tout juste à m'éloigner, je fus dans l'obligation de m'arrêter de nouveau, puisque la jeune fille d'un peu plus tôt, Christine, était de nouveau entrain de me bloquer la route. Oh, cela ne me dérangeait pas le moins du monde, puisque je n'avais rien à faire de toute façon et donc qu'elle me procurait un petit moment de distraction. De plus, j'avais toujours adoré les enfants...

"Regarde Yohan! il est beau le cheval, non?"

Yohan. La personne qu'ils venaient de retrouver sans doute, puisque c'était ce nom que j'avais entendu un peu plus tôt. J'aimais bien la sonorité de ce nom. Je l'aimai encore plus une fois que j'eus posé mes yeux sur celui qui le portait! Ce qu'il était beau! Ses longs cheveux - que j'avais bien envie de toucher, mais dont je me retint de poser le geste puisque cela aurait eu l'air déplacé -, ses yeux gris dans lesquels j'aurais pu me perdre durant l'éternité...et il était grand! Il me dépassait d'une demi tête au moins! Et...il n'y avait pas que cela...une légère aura blanche l'entourait..

Une pointe d'amusement se lu dans son regard, ainsi qu'avec son sourire. Il restait devant moi, me bloquant lui aussi la route, mais cela ne me dérangeait pas du tout. Au contraire! Ma réaction m'étonnait. Je n'avais jamais réagi ainsi avec quelqu'un, encore moins avec un étranger dont je ne savais que le prénom!

Comme il venait de s'apercevoir qu'il était dans mon chemin, il se tassa sur le côté afin de pouvoir me laisser passer, un doux sourire sur le visage. Il avait l'air embarassé, mais il n'avait pas à l'être, ce que je lui signifiai quelques secondes plus tard.

"Ce n'est pas grave, j'aime bien les enfants. Il me rapelle moi étant plus jeune.", dis-je d'un ton doux, celui que j'utilisais presque tout le temps étant donné ma personnalité.

Puis, après m'être présenté, je lui demandai une question à propos des enfants, afin de pouvoir commencer une conversation, car j'espèrais pouvoir parler un peu avec lui afin d'en savoir plus sur lui. Je n'étais pas le genre de femme qui courait après les hommes, au contraire puisque jusqu'à maintenant, les seuls que j'avais crue aimé étaient tombés amoureux de d'autres personnes puisqu'ils n'avaient pour la plupart jamais su les sentiments que je nourrissais à leurs égards, et je ne voulais pas non qu'ils le sachent. De plus, il n'était pas très commode d'être avec quelqu'un dans ma situation. Mais, j'aimais bien me faire des nouveaux amis...

"Je m'appelle Lanya d'Émeraude. Ils sont de votre famille.?", demandais-je.

Juste pour commencer une conversation, je jugeais qu'il s'agissait d'un bon sujet.

Je me perdis une fois de plus dans la contemplation de la jeune femme, détaillant chaques traits de son magnfique visage... Dû à cette...distraction, je n'entendis pas, sur le coup, la question qu'elle me posa après m'avoir affirmé que la situation ne la dérangeait pas et qu'elle adorait les enfants. Je mis un moment avant de réaliser la question. Toutefois, je saisi son nom, car il ne cessait de tourner en boucle dans ma tête.

"Hein?...Oh, non, non! Disons que...leur mère est... une amie à moi..."

hésitais-je lentement, ne pouvant tout de même pas lui révéler que j'avais fuis ma maison et que la mère de ses gosses m'avait receuilli pour quelques temps. De nouveau, je lui souris, plus franchement cette fois, sans trace de malaise.

"Votre nom...est très joli..."

*Tout comme vous...*

terminais-je en pensé alors que l'envie de passer ma main sur sa peau blanche me torturait. Je pinçai les lèvres pour faire disparaître cette pulsion et poursuivit avec une seconde question:

"Vous êtes originaire d'ici? Je veux dire, d'Émeraude?"

Avoir su, je serais resté ici au lieu de partir...peut-être aurais-je pu la rencontrer plus tôt... *Allons, reprends-toi, Yohan!* La voix résonna dans ma tête, une voix découragé. Il m'était rarement donné de voir de si belles femmes, sauf peut-être chez les elfes, mais pas aussi belle que Lanya, ça, c'était certain. L'effet qu'elle me faisait juste en posant ses yeux sur moi...jamais j'aurais pu penser qu'une femme pouvait me faire ce genre d'effet.

Une amie à lui, enh? Une pincée de jalousie se fit sentir, ce qui m'étonna franchement. Ce n'était qu'une amie, rien de plus! Et de plus, je ne le connaissais même pas! Du moins, je ne le connaissais pas encore, puisque j'avais le sentiment que nous continuerions de parler encore longtemps...

Puis, lorsqu'il parla de mon nom en disant qu'il était très joli, je lui adressai un joli sourire. Je le remerciai. Bon, et maintenant, quoi encore? J'eu soudainement l'envie qu'il me prenne dans ses bras. Je me demandais bien ce que cela faisais, on devait être bien, en sécurité. Mais je tentai bien vite de chasser cette idée de ma tête puisqu'il me demandait si j'étais originaire d'Émeraude.

"Non, je viens de Fée. Je n'aies plus d'ailes car je me les suis fait enlevées il y a quelques années.", répondis-je d'un ton qui, je l'espèrais, ne trahissait pas le tourbillon d'émotions que je ressentais en ce moment. Je lui renvoyai ensuite la question, me demandant bien pourquoi je ne l'avais jamais croisé avant. Un si bel homme, pourtant, je ne l'aurais pas manquer...

"Et vous, êtes vous d'Émeraude?", demandai-je.

Mon étalon, qui commençait à s'impatienter, me le fit savoir bien vite. Comme je parlais aux animaux, je lui demandai de rester un peu tranquille, juste un moment, et ensuite j'irais le reporter à l'écurie où il pourrait se reposer.

De Fée? Cela expliquait sa grande beauté! Le Royaume des Fées était l'un des rares royaume que je n'avais pas visité. Je grimaçai légèrement lorsqu'elle avoua s'être fait coup les ailes. Ce devait être douloureux, tout de même...Mais je n'eus pas le temps de lui poser la question car elle me renvoya celle de que je venais de lui poser.

"Non, je viens d'Espérita."

Il était curieux que deux êtes, venant de royaume autre que celui d'Émeraude, se rencontre dans ce dernier. Je fronçai doucement les sourcils. Était-elle une voyageuse, comme moi? J'en doutais fort. Elle semblait plus être...Un chevalier! LA femme que j'avais devant moi était une guerrière?

"Pourquoi avoir fais couper vos ailes?"

hasardais-je, persuadé d'avoir ma réponse par cette question.

J'avais remarquer la légère grimace qu'il avait fait lorsque j'avais parler de mes ailes. Je n'avais pas vraiment eu le temps de les utiliser et je n'appartenais plus vraiment au peuple des Fées depuis que j'étais arrivée à Émeraude toute petite, donc le fait de les avoir perdues ne me dérangeait pas vraiment.

Ainsi, il venait d'Espérita? C'était dans l'un des royaumes les plus loins d'émeraude! Et il avait fait tout ce chemin jusqu'ici? Pour quelle raisons? J'aurais bien voulu le savoir et je lui aurais sans doute poser la question si je n'étais pas trop occupée à me perdre dans son regard argenté. C'est alors que celui-ci décida de me poser une question. Pourquoi avais-je fait couper mes ailes? Tous les Chevaliers qui venaient de Fée savaient qu'un jour ou l'autre ils auraient à le faire, habituellement durant la période de temps où ils étaient écuyers puisque c'est vers l'âge de quinze ans qu'elles sortaient. Et c'était une expérience assez...douleureuse, en tout cas, bien plus que lorsqu'elles étaient enlevées.

"C'était...difficile de...combattre avec mes ailes. Je ne pouvais pas rester Chevalier si je voulais les garder, alors...", répondis-je à sa question.

Habituellement, les gens savaient tout de suite que nous étions des Chevaliers grâce à nos habits. De toute façon, nous étions très connus dans les villages du Royaume par les récits de nos batailles et par nos exploits. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi nos actions étaient racontée par tout le monde comme si il s'agissait d'une légende, mais nous ne pouvions pas vraiment arrêter le mouvement une fois qu'il était enclenché.

Elle était donc réellement une guerrière, comme ses vêtements le laissait supposé. De toute façon, je n'aurais pas vu d'Autres raisons pour lesquels une fée aurait fait coupé ses ailes. MAis bon. J'hochai donc la tête, sans cesser de sourire. Toutefois, n'ayant plus rien à redire pour le moment, profitant simplement de sa présence, je laissai planer une sorte de silence entre nous. Pas un silence de malaise ou quoique se soit, simplement un silence, qui pouvait en dire long sur ce que je pensais car je restais là, debout, face à elle, à la dévorer des yeux. Enfin, c'était un exagération, du moins je l'espérais. Je finis par détourner le regard.

"Puis-je vous accompagné quelque part, Dame Lanya?"

proposais-je finalement en me reprenant, me disant qu'il fallait vraiment que je cesse de la regarder ainsi...Pourtant, c'était plus fort que moi, mes yeux se posaient d'eux-même sur la belle jeune femme qu'était Lanya. J'eus soudain peur de la mettre mal à l'aise à force de la regarder toujours ainsi...surtout que j'ignorais qu'elle expression mon visage prenait et si j'étais subtile...

Çomme je le dévorais moi-même des yeux, subtilement bien sûr, je ne pu m'empêcher de remarquer son expression. Se pourrait-il que..? Non, sans doute me faisais-je seulement des idées. Comme le silence qui s'était installé entre nous s'éternisait, Sunny manifesta de nouveau sa présence en me faisant comprendre qu'il voulait partir. Que se soit se promener ou bien retourner à l'écurie, mais il voulait bouger! Et tout ça seulement en me donnant un petit coup de tête sur l'épaule.

J'allais prendre congé de Yohan à regret lorsque celui-ci me demanda si il pouvait m'accompagner quelque part. Réfléchissant à toute vitesse, je me demandai si il voudrait bien venir avec moi jusqu'à la rivière...c'était un beau coin pour être tranquille, pour pouvoir ainsi jaser sans être déranger...

"Je pensais me rendre à la rivière Wawki. Si vous voulez bien, nous pouvons y aller à pied, ou bien nous y rendre plus rapidement en utilisant Sunny.", proposais-je. Car oui, Sunny était capable de porter facilement deux personnes. Il voudrait sans doute une récompense une fois rentrer au château, mais ça, je m'en occupais!

Mon regard perçut le mouvement du cheval; il voulait continuer sa route. Je regardai la réaction de Lanya, mais elle ne semblait pas bouger. J'attendis alors la réponse de la jeune fée, espérant de tout coeur qu'elle accepte ma compagnie. Lorsqu'elle ouvrit la bouche, j'eus l'impression d'Avoir cesser de respirer et que mon coeur c'était arrêté de battre. Elle acceptait ma proposition! Je poussai un léger soupire de soulagement, silencieux bien sûr, et lui adressa un large sourire qui révélait ma joie de pouvoir passer encore un moment avec elle.

"Si Sunny accepte bien de nous porter tout les deux...Alors je n'y vois pas d'inconvénient."

répondis-je sans douter de la force de l'animal. Toutefois, accepterait-il de porter sur son dos un inconnu? Il saurait la réponse à cette question dans peu de temps.

Je souris lorsqu'il répondit qu'il ne voyait pas d'inconvénient à ce que nous utilisions Sunny pour se rendre jusqu'à la rivière Wawki. À condition que ma monture le veuille bien. Oh, il allait vouloir, aucun problème avec ça! Je fis comprendre à mon cheval par pensée qu'il était un ami, qu'il n'avait absolument rien à craindre de lui et qu'ils allaient avoir besoin d'un transport et donc qu'il se promenerait. Visiblement content de l'explication de sa maîtresse, le cheval leva les oreilles et donna un nouveau petit coup sur mon épaule avant de s'avancer vers Yohan. Visiblement, il voulait tout de même être sûr et certain de son coup...

Après le moment d'inspection, Sunny accepta enfin de nous laisser monter et nous montâmes sur celui-ci. Me trouvant à l'avant pour pouvoir le diriger, nous étions, Yohan et moi, obliger de nous coller l'un sur l'autre à cause du peu d'espace de la selle. Pourtant, je ne m'en serrais jamais plainte!

"Je vous conseille de vous accrocher à moi.", dis-je alors avant de faire partir Sunny au galop dans les petites ruelles. Une fois rendu dans un endroit plus bondé, je ralentis, mais repartis de plus belle dès qu'il n'y eu plus de passants. Ce qui fit en sorte que nous arrivâmes à la rivière bien plus vite que je ne le pensais.

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