Les chevaliers D'Émeraude
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 Chambre de Serena

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AuteurMessage
Serena
Chevalier 1ère génération
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Serena


Féminin Nombre de messages : 153
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Date d'inscription : 09/08/2007

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MessageSujet: Chambre de Serena   Chambre de Serena EmptyDim 23 Nov - 6:12

ce poste je le fais pour moi, même s'il n'y a personne d'actif sur le forum (ou presque). C'est 4h le mat et j'ai besoin d'me laisser aller donc...

J'avais traversé tout le village en courant, dans un seul élan que rien ni personne n'aurait pu stopper. Ça avait été comme une montée d'adrénaline qui m'avait permis de parcourir tout ce chemin sans m'épuiser, pas le moindrement, ce qui semblait étrange. Je n'y avais tout simplement pas pensé. Tout ce trajet, j'avais été complètement absente d'esprit ; je n'avais pas regardé autour de moi, je n'avais rien laissé me perturber. Tout s'était passé si vite, comme si en une minute j'avais pu me rendre au château, alors qu'en fait ça avait pu au moins me prendre une demi-heure. J'arrivai au château, et lea gardes me laissèrent passer d'un bref signe de tête. La chaleur des lieux, je la sentis aussitôt. J'avais tellement eu froid dehors...

Je dévalisai les corridors et les couloirs, croisant une ou deux servantes qui semblaient assez surprises de me voir courir dans le château, paniquée, alors qu'il était si tard dans la nuit. L'une d'elle m'interpella même d'une voix basse, mais je fis la sourde oreille, arrivant au hall des Chevaliers. Je me rendis à ma chambre, fermant délicatement la porte derrière moi.

Tout ce trajet, j'avais retenu mes émotions. Je ne sais pas comment j'avais fait... Sondant les environs, je vis que tous étaient endormis. J'étais seule dans ma peine... Une fois de plus. Je marchai vers ma commode, au-dessus de laquelle était suspendu un miroir. J'observai mon reflet, me détaillant jusqu'à mes joues rougies par le froid de la rude nuit gelée de l'extérieur, mes longs cheveux légèrement hébouriffés, mes yeux fatigués... C'est alors que mon coeur se mit à battre fortement, comme si l'épuisement du trajet me venait d'un coup à cet instant précis. Je fléchis sous le pincement que je ressentis au coeur, me dévêtissant de la tunique que je portais ainsi que de tout le reste, que je plaçai de côté. J'ouvris un tiroir devant moi pour en tirer une robe de chambre, que je revêtis péniblement. Encore rien. Aucune émotion...

Je fermai les rideaux afin de bloquer la puissante lumière du clair de lune, j'étais à présent dans l'obscurité. La blanche lumière lunaire peinait à pénétrer dans la chambre, mais réussissait faiblement, ce qui me permettait d'y voir un peu dans ce noir encombrant. Je m'observai encore dans le miroir, du moins j'observais la sombre silhouette de moi. J'étais dans un sale état...

Tout espoir avait été détruit, démolli, j'avais vu mes dernières espérances s'effondrer pathétiquement devant mes yeux. Toute ma vie j'avais vécu une existance superficielle, pitoyable, et je m'en apercevais maintenant. Je l'avais conclu un peu subtilement à quelque reprises, auparavant, mais j'avais toujours eu un certain brin d'espoir qui avait chassé mes noires pensées. Aujourd'hui, rien de cela.

J'avais compris pourquoi tout ce temps je m'étais protégée d'une barrière, pourquoi j'avais blessé, pourquoi j'avais été aussi froide, aussi distante, aussi hargneuse... Car mon subconscient voulait me protéger, m'empêcher de me retrouver dans une situation comme celle-ci. J'étais à cour d'inspiration, je ne savais plus comment vivre ma vie, à présent. Tout était fini. Fini.

Mon coeur était déchiré, tordu par les mains malsaines et cruelles du triste sort. J'étais dégoûtée de ma situation. Personne ne m'avait prévenu, personne ne m'a dit que c'était aussi pénible de vivre sa vie. J'en avais marre...

Je me mis à pleurer. Les larmes coulaient sur mes joues, j'avais honte de moi. J'étais répugnante. Je voulais crier, tout lâcher. Je ne pouvais plus voir ma silhouette, mon reflet dans le miroir. Je me tournai et m'en allai m'enfouir sous mes couvertes, dans la chaleur de mon lit. Pressant ma tête contre l'oreiller pour masquer le son de ma voix, je pleurai, sanglottant dans le silence. Ma gorge me faisait mal, tellement j'avais de la peine. Je fermais péniblement les yeux, tellement forts que je ne les sentais plus. Je serrais l'oreiller plus fort contre moi, me permettant des sanglots plus forts encore.

J'étais tellement triste. Tellement. Je ressentais un grand vide que plus rien ne pouvait combler. J'étais dans une atroce souffrance qui m'asphyxiait lentement, et je me laissais faire. Je m'enfonçais dans un trou noir, doucement, dans un trou noir sans fond. Plus rien ne pouvait soigner ma douleur, maintenant. J'étais perdue à jamais. À jamais!

Ma gorge me faisait de plus en plus mal, et mes sanglots s'étiraient. Je sentais qu'on donnait des coups sur moi, je sentais qu'on me frappait violamment, sans pitié. J'étais battue, je ne savais même plus comment exprimer ma peine tellement elle était grande.

Elle me dépassait.

C'était étrange à dire, mais c'était la vérité. Comment pouvais-je vivre dans une telle douleur, à présent? Je ne pouvais tout simplement pas. Je n'en étais pas capable. De la compagnie ne ferait que renforcer mon sentiment de faiblesse, me ferait sentir lâche, incapable de surmonter l'épreuve seule. De l'amour, plus personne ne pourrait m'en donner comme lui l'avait fait, et jamais je ne serais amoureuse d'un autre. Jamais je ne serai capable de l'aimer à nouveau, non plus...

Me voilà seule, pleurant dans mon lit. Pleurant toutes les larmes de mon corps, toutes les émotions de mon âme. J'étais perdue. À tout jamais. La peine était insurmontable. Je sentais que jamais de toute ma vie je ne pourrais passer à travers. Je sentais que tout le monde me tournait le dos, lui le premier. Je me sentais tellement seule. Mes mains tremblaient.

Je respirais avec peine, parfois je lâchais de petits cris qui laissaient ma gorge brûlante. Je continuais de presser mon visage sur l'oreiller, je passais mes mains sur mon visage avec brutalité, puis je les replaçais sur le lit, serrant les poings d'une force douloureuse. Mon corps me faisait mal. Je pleurais tellement...

J'étais pliée en quatre. Soumise. Et j'étais forcée de vivre ce malheur qui s'accablait sur moi.

Tout était noir. L'air devenait épais, tellement j'avais pressé l'oreiller sur ma bouche. Je me retournai, respirant mieux. Je sanglottais toujours. Mon coeur battait moins rapidement, je me calmais un peu...

Une étrange sensation de bonheur se mêla à mon désarroi...

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